Institut des Frères Maristes

La Pastorale

Etre élève dans une école catholique, qu’est-ce que cela signifie ?

« L’enseignement catholique inscrit son action dans la logique du service public, en s’ouvrant à tous ceux qui acceptent son projet, quelles que soient leurs convictions. Il respecte chacun dans ses convictions propres. Il veut tenir ensemble ouverture à tous et enracinement dans la conviction chrétienne. »
Congrès de l’enseignement catholique, LLN, octobre 2002.

La vision et l’état d’esprit qui en découle

Au fondement de l’école chrétienne se trouve une certaine façon de se représenter l’humain, tant dans sa singularité que dans sa dimension collective, au plan du « vivre ensemble » Ce qu’on appelle l’humanisme chrétien repose sur deux piliers :

  • 1. La reconnaissance de chaque personne comme éminemment digne
    « Créé à l’image de Dieu », l’être humain n’est pas seulement un assemblage de cellules biologiques, mais il est porteur d’une liberté et d’une capacité relationnelle qui le rendent à la fois unique, « sacré », et solidaire de tout être humain, quel qu’il soit. L’humain n’est adéquatement considéré que si on envisage toutes ses dimensions : corporelle, intellectuelle, affective/émotionnelle, sociale, spirituelle.
  • 2. La conviction que chaque être humain est « plus grand que lui-même »
    Même s’il reste toujours marqué par son histoire et ses déterminations, l’être humain est capable d’évoluer : il y a en lui du « divin » qu’il peut nourrir et faire grandir. Tout homme est appelé à la réalisation de sa pleine humanité.
    Les chrétiens reconnaissent cette plénitude d’humanité dans la personne de Jésus, dans sa façon d’être en relation avec les autres humains et avec Celui qu’il appelle « mon Père et votre Père ». L’amour de Dieu et l’amour du prochain se fécondent mutuellement. Travailler au bonheur de l’homme et au bien de la société, c’est travailler à l’avènement du Royaume de Dieu. Celui-ci n’est pas un espace physique situé en dehors de notre monde, mais bien une manière d’évoquer un monde qui tournerait plus juste, où les relations ne seraient pas marquées par l’individualisme, la violence et la convoitise, où chacun et chacune trouverait avec bonheur sa place…
    L’école chrétienne trouve ainsi sa référence essentielle dans la personne de Jésus et dans les signes qu’en a gardés la tradition vivante de l’Eglise. Cet événement est capable d’éclairer le sens que chacun cherche à donner à sa vie, personnelle et collective. Le mode de relation entre humains et le type de communauté que Jésus indique continuent d’être une source d’inspiration aujourd’hui : le chrétien, en effet, n’est pas seulement le gardien d’un passé révolu, mais il s’engage à relever les défis d’aujourd’hui qui ne cessent d’évoluer. En effet, le souci de promouvoir la liberté de tout l’humain et de tous les humains se modifie sans cesse au gré des évolutions sociétales de plus en plus rapides.

Concrètement…

  • 1. L’accueil de l’enfant et du jeune tel qu’il est déjà éduqué dans sa famille, et le soutien privilégié à ceux qui en ont le plus besoin
  • 2. La volonté d’aider chacun(e) à accéder à l’autonomie et à l’exercice responsable de sa liberté
  • 3. Le choix d’encourager plutôt que de railler, d’être attentif aux plus faibles plutôt que de ne travailler qu’avec les meilleurs, de souligner les progrès plutôt que de se lamenter sur les faiblesses.
  • 4. Le désir que chaque élève devienne un acteur de la vie sociale et un citoyen engagé, soucieux de justice et de paix (développement de pratiques démocratiques et d’aptitudes nécessaires à l’insertion dans la vie économique et professionnelle).
  • 5. La promotion de valeurs évangéliques qui sont aussi le bien commun de l’humanité, à savoir : le respect de l’autre, la confiance dans les possibilités de chacun, la solidarité responsable, la créativité, le sens du pardon, le don de soi, l’intériorité, la gratuité… Ces « valeurs » humaines, Jésus les a assumées de façon radicale et leur a donné une force et un éclat particuliers.
  • 6. Etc
« La spécificité de l’école chrétienne ne tient pas d’abord aux valeurs prônées, mais aux ressources mobilisées pour les fonder et les pratiquer, à savoir l’Evangile et les traditions éducatives qu’il a inspirées ».

Cf. Orientation du congrès de 2002 – 1.5

Une référence n’est vivante que si elle est mise en jeu et en pratique dans la vie réelle de l’école…

  • – Cette tâche s’effectue dans l’activité même d’enseigner : là où se construisent les savoirs et les compétences se forment l’esprit et le sens de la vie.
  • – Les valeurs humaines et évangéliques se concrétisent aussi dans l’organisation scolaire et dans la façon de vivre les relations entre les personnes (direction/membres du personnel, équipe pédagogique, professeurs/élèves, élèves entre eux, …)
  • – Tel est le défi de la pastorale scolaire qui, en s’appuyant sur les réalités, cherche à rappeler cette vision, à entretenir cet état d’esprit, à promouvoir ces attitudes, en proposant, au long de l’année scolaire, diverses activités (retraites, actions solidaires, temps d’intériorité, témoignages, célébrations, activités de Carême, …). L’école chrétienne offre ainsi à chacun(e) la liberté de construire sa propre identité, en se laissant interpeller par l’esprit mariste.

Cette mission est l’affaire de toute la communauté éducative. Chaque membre du personnel est invité à collaborer loyalement au projet, en ayant à cœur de faire vivre, dans ses propos, ses attitudes et son mode de relation, l’esprit qui anime ce projet. « Si tous ne partagent pas de l’intérieur les convictions qui l’inspirent, tous le respecteront et accepteront qu’il se développe » (d’après M.E.C, p.24).

« L’éducation est plus qu’un métier ; c’est une mission qui consiste à aider chaque personne à reconnaître ce qu’elle a d’irremplaçable et d’unique, afin qu’elle grandisse et s’épanouisse »

Pape Jean-Paul II